Retour sur les temps forts au MaMA

Pour continuer de faire battre le cœur de la musique, Tous Pour La Musique entre en campagne pour la Présidentielle.

Tous Pour la Musique réunit l’ensemble des représentations professionnelles de la musique. A l’occasion du MaMA, la semaine dernière à Paris, les membres de TPLM sont intervenus le 15 octobre pour présenter leur vision des enjeux de la filière musicale au sortir de la crise sanitaire et à l’amorce de la campagne présidentielle. Car si elle est omniprésente dans le quotidien des Français, la musique reste malheureusement bien souvent absente du débat public et électoral.

La musique au coeur de la vie des français

Pour 70% des français, la musique occupe une place importante

La musique est un « bien essentiel » qui fait vibrer les Français. 

Pour 70% des Français, la musique occupe une place importante dans la vie, voire même « très importante » pour 29% d’entre eux (Crédit Mutuel – Kantar 2021).

Alors que les deux dernières années ont placé au centre du débat les questions de bien-être et d’équilibre mental et psychique, 82% des Français affirment que la musique les a aidés à garder le moral pendant la crise sanitaire (Opinion Way – La Semaine du Son, 2021).

La musique est un art du lien social et de la cohésion. Elle fédère des individus d’horizons divers, transcendant frontières, langues, générations, modes de vie, etc. Pour 62% des Français, la musique est importante pour rencontrer des personnes de tous les milieux et de toutes les cultures et pour 55% d’entre eux, elle est importante pour entretenir les liens avec les proches (chiffres exclusifs Elabe – TPLM 2021).

Les Français se préoccupent fortement des enjeux d’accès à la musique et à la culture musicale. TPLM dévoile trois chiffres exclusifs de l’étude ad hoc menée par l’institut Elabe (Elabe – TPLM 2021) :
• Pour 89% des Français, il est important de rendre accessible la culture partout et pour tous via des tarifs réduits ou des offres spéciales (ce doit même être « prioritaire » pour 40% d’entre eux) ;
• Pour 87% d’entre eux, il est important de lutter contre les inégalités entre les régions en matière d’accès à la culture (ce devrait être « prioritaire » pour 36% d’entre eux) ;
• Pour 84% d’entre eux, il est important de développer l’éducation artistique et musicale à l’école (ce devrait être « prioritaire » pour 29% d’entre eux).

La filière musicale, un atout pour la France

La musique est un poumon économique. La filière musicale est attractive, portée par un esprit créatif, cosmopolite, conquérant, innovant.
Elle employait directement en 2018 207 000 personnes et créait de manière indirecte près de 50 000 emplois supplémentaires : discothèques, presse spécialisée, etc. (France Créative – EY 2018).
Des professionnels souvent jeunes, ancrés dans les territoires, qui occupent des emplois non délocalisables. C’est, comme chaque année, davantage que le secteur aéronautique et aérospatial la même année !

18 mois de confinement ont essoré la filière musicale et le spectacle vivant

Les pertes de chiffre d’affaires de la filière musicale ont été estimées à 43% du prévisionnel de l’année 2020, c’est-à-dire 4,5 milliards € sur 10,4 milliards € (France Créative – EY juin 2020). En cause, la chute des revenus causée par l’arrêt du live, et la baisse des revenus liés aux droits musicaux dans leur ensemble.

L’impact économique de la crise va se ressentir profondément et durablement, avec une précarisation croissante des artistes et des auteurs ; une chute de l’emploi au sein de la filière ; une dégradation de la compétitivité de l’industrie musicale française.

Selon une étude du Centre national de la musique (CNM) publiée le lundi 4 octobre, le chiffre d’affaires du spectacle musical et de variété chutera de 75 % à 82 % cette année encore par rapport à 2019. Il s’agit d’une seconde année noire pour le secteur.

Plusieurs facteurs sont en cause. Une billetterie atone, un décalage et un report des grandes tournées, un plafonnement des jauges debout, peu d’offres nouvelles, etc.

Un risque de dégradation durable de notre paysage culturel et artistique

A travers la crise, un risque majeur : la dégradation durable de notre paysage culturel et artistique. TPLM entend être en mesure de répondre avec ambition aux enjeux, parmi lesquels :
• Garantir l’accessibilité de la musique pour tous, dans tous les territoires ;
• Accompagner les artistes et les auteurs en préservant leur statut et leur protection sociale ;
• Protéger les lieux de création, de production et de diffusion musicales pour préserver la diversité culturelle et esthétique qui sont la marque de la scène française ;
• Accompagner la relance de l’investissement artistique, notamment à travers le CNM et le Ministère.

L'éducation artistique et musicale, vertueuse pour les français

La pratique musicale développe les capacités émotionnelles et intellectuelles des enfants. Les classements PISA produits par l’OCDE révèlent la performance supérieure de pays comme Singapour, où plus de 80% des enfants jouent d’un instrument, ou l’Estonie qui a mis en place un plan « un instrument pour chaque enfant ».

Pratiquée collectivement, la musique favorise la mixité et l’ouverture à l’autre. Mettre la pratique musicale au cœur des écoles procède donc d’une double démarche : démocratiser l’accès à la culture tout autant que développer des valeurs collectives parmi les futurs citoyens de la République, par la culture.

Trop peu de familles ont encore accès à l’éducation artistique et musicale, pour une variété de facteurs : éloignement géographique, nombre de places réduit dans les cours, barrières sociales et symboliques, etc. Or nous voulons faire de la France un pays de musiciens et musiciennes ! Pour cela, la pratique musicale, notamment instrumentale doit devenir systématique et l’offre d’enseignement artistique spécialisé doit être renforcée (par exemple à travers les conservatoires).

Tous pour la Musique entend être mobilisé pour l'élection présidentielle

TPLM entend être mobilisé dans le dialogue avec les pouvoirs publics, alors que le gouvernement annonce un effort inédit pour la culture. Nous mettrons à la disposition des pouvoirs publics notre connaissance du secteur, de ses enjeux, pour identifier ensemble les bons leviers pour accompagner le dynamisme de la filière.

La filière musicale est une filière d’excellence, reconnue pour sa richesse et son dynamisme, et elle doit être traitée comme telle. Si la crise sanitaire l’a durement fragilisée, il faut maintenant lui redonner les moyens de prendre des parts de marché, d’innover, de rayonner toujours plus à l’international. Financement, fiscalité, export : tous les leviers doivent être renforcés et mis à profit. TPLM prend bonne note de l’une des priorités du plan d’investissement France 2030 annoncé par le Président de la République : « remettre la France en tête de la protection des contenus culturels et créatifs ».

Aujourd’hui, notre rencontre marque le début de cette mobilisation, qui passera par le dialogue que nous établirons dans les prochains mois avec les candidats à l’élection présidentielle et leurs équipes de campagne. Le travail a commencé. Avec les 29 organisations membres, qui vont des représentants des producteurs de spectacle aux producteurs phonographiques en passant par les artistes, auteurs, les compositeurs, les éditeurs, les orchestres, les opéras, les plateformes digitales, les fabricants d’instruments, les managers, les attachés de presse – et, nous saurons nous entendre pour présenter très bientôt des propositions et des priorités communes.

A lire aussi